✖ L'IMAGINAIRE EST L'AMANT NOCTURNE DE LA RÉALITÉ ✖ ☆ Le voile de la nuit dans une douce volupté s'étale dans le ciel, drap nocturne tâché de ses flocons scintillants se dévoilant au-dessus de Venise, au-dessus des têtes des passants pressés, il domine de sa magnificence énigmatique, renfermant comme cette infime parcelle de l'univers, qui est terre de Gaïa, mille et un secrets convoités par les essences vivantes. C'est un regard à la sclérotique, à l'iris et à la pupille couverte d'une brume métallique miroitante qui s'élève vers cette obscurité, observant les paupières battantes, le spectacle délicat qu'est le jeu de cache-cache des astres stellaires de la voix lacté et des chemins égarés. Autrefois douce danse que des yeux d'enfant innocent pouvait voir sans que clarté n'irrite les prunelles, maintenant c'est une torture, serte délicieuse, mais un châtiment cruel tout de même. Nouveau regard sur le monde, tu es obligé de te défaire de ce théâtre que jadis, tu pouvais regarder jusque-ce que la lourde fatigue ne prenne ton corps.
☆ Tes pas résonnent sur les dalles des artères de la ville, faufilant ton corps contre les murs, regard sur le sol, les mains caressant les pierres sales, tu soulages ta vision en évitant toute source de lumière trop forte te brûlant la vue. Don disent les gens, amusement profond pour les enfants sûrement, mais pour toi et tes sorties nocturnes c'est une véritable malédiction. Lorsque nuit se repose sur le pays c'est un soupire blasé qui passe tes lèvres, toi maintenant obligé à avoir le regard constamment baissé, alors que d'habitude c'est fièrement que tu te dresses.
☆ Alors que c'est une lente ascension qui s'opère pour toi, c'est un doux son que tu entends, et une douce caresse que tu sens à tes jambes. Une grosse boule blanche au minois fin et aux yeux luisant se tortille contre toi, fixant tes deux orbes grisâtres pleines, " Oh c'est qu't'es mignon toi... Qu'est-ce que tu fais là... Hokuto ?... ", dis-tu en te penchant vers la bestiole à poil ▬ un chat à la robe immaculé, juste tachée au bout de là queue par ce qu'il semblerait du noir. Contre ta main, tu soulèves la plaque où est noté le nom et la boule de poil frotte affectueusement sa petite tête en ronronnant, " Si tu as une plaque... C'est que tu appartiens à quelqu'un... Et il me semble t'avoir déjà vu toi... ", reprends-tu en caressant distraitement la tête de l'animal, regardant autour de toi, ne voyant personne. Réfléchissant quelques secondes, en effet il te semble avoir déjà vu ce matou... très certainement au Cirque, se trouvant non loin du lieu où tu es actuellement.
☆ Le chat se logeant aux creux de tes bras tu le laisses ronronner contre ta poitrine, caressant d'un pouce son petit museau pâle, " Hey... Si tu es bien d'où je pense, le cirque doit sûrem- ", et tu n'as même pas le temps de finir ta phrase qu'un son désagréable te vient aux oreilles et qu'on t'agresse, " Ohlala j'ai eu si peur, ne me fais plus jamais ça ! ", le chat ne ronronne plus et quitte précipitamment tes bras, se retrouvant maintenant dans ceux de l'intrus. C'est choqué que tu es. Plantée, interloquée par cette démonstration grossière. Devant toi se tient droit, un grand homme, le sourire crispé et l'air passablement agacé, " Bonjour, c'est mon chat. Je suppose que je dois m'excuser et te remercier d'avoir veillé sur elle, même pour quelques instants. En fait, tu l'as rencontré il y a longtemps? ", sur les dire de l'inconnu tu ne peux t'empêcher de lever un sourcil abasourdit, " Euh, ouais, Bonjour. Je l'ai trouvé y'a même pas dix minutes... avant que vous ne m'agressiez... ", tes mots sont acides et tes yeux nocturnes toise la stature de haut en bas. Un homme sûrement à la chevelure clair, mais pour sur, la dégaine douteuse d'un clochard. Mains sur les hanches tu regardes le bonhomme dans les yeux, même si la lumière présente dans la rue t'irrite particulièrement, " Sinon on vous a jamais appris la politesse ? On se jette pas sur les gens comme ça ! Et puis... la notion de distance diplomatique ça vous dit rien ? Ou plutôt politesse de convention ? Jusqu'à preuve du contraire on a pas gardé les cochons ensemble ! ", d'entre tes lèvres s'est aigreur qui se dégage. Soupirant, tu reprends, " De toute façon... ce n'est pas moi qui ai trouvé votre matou, c'est lui qui m'a trouvé... Probablement parce que le maître n'est pas assez délicat...", et tu ne peux t'empêcher de faire une remarque grinçante, le regard gris et vide, défiant pourtant ton interlocuteur.
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