DRAMATIS PERSONAE

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CONTEXTE

Venise a sombré, Venise a peur. L'eau s'est teintée de rouge, les rues devenues dangereuses. Cette ville autrefois si magnifique, si belle, comme un petit paradis sur terre est devenue froide et lugubre. À la recherche d'une jeunesse éternelle, deux organismes s'affrontent dans les rues de Venise dans un jeu de meurtre inlassable.

Aileen LevyAres RiveiraMnemosyne
06.08

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Ambroisie E. Avallon
Ambroisie E. Avallon


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Sam 28 Juin - 11:35
✖ UNE RADIO, UN CAFÉ, UN MEURTRE ✖
C'est frustration qui crispe ton corps, qui te serre la gorge, te ride le visage, t'irrite l'être. Yeux ouvert sur l'ombre, tu observes une toile arachnoïde flancher au rythme du courant d'air qui s'engouffre dans ta chambre par la fenêtre béante. Scintillement agitant tes prunelles voilées par une brume métallique, maintenant, tout n'est que vérité crue, monde sans censure. Tu n'as plus le choix, tu ne peux plus te cacher, l'affluence ne peut plus avoir de secret pour toi. Même si tu le voulais, c'est une insomnie continue, une nuit blanche pour toujours. Malédiction ou chance, tu ne sais pas.

Six heures du matin remonte le drap de la nuit, tâchant le ciel de nuées roses et violettes, dans cette nouvelle lumière ta vue se fissure, te procurant un mal de tête aigüe. Mal de tête, toutefois que tu as appris à endurer avec les années, te piquant vicieusement la pupille, progressant sur tes iris pour finir au final sur la sclérotique. Ta mâchoire ferme, tu fermes les yeux, refoulant un grognement de douleur.

Au milieu de tout ça, au milieu de ce processus qui te torture, tu écoutes la radio qui accompagne les ondes mouillées de l'eau qui te parviennent tel une mélodie, de l'autre côté de la fenêtre. L'air belliqueux faisant claquer les rideaux clairs dans l'air.

▬ Et maintenant un Flash Special qui nous parvient du quartier de Cannaregio, un meurtre...

Soudainement ton oreille se fait moins distraite, plus attentive à l'information. Mais le son se fait étrangement plus faible, puis un grésillement... juste des voix lointaines. Te tournant donc vers l'appareil tu lui mets une petite tape dans la caboche ▬ des mots, mais très vite plus que des grésillements.

▬ Putain, saloperie d'engin !

Fâcher par cette situation, c'est sans gêne et avec grand naturel que tu te lèves de ton lit, un peu tanguante à cause de ta migraine, et que tu vas ouvrir le battant qui sépare ton espèce intime à celui de Marco. Le moins discrètement qu'il puis être, faisait claquer le bois violemment contre la ligne de fer qui l'arrête, soulevant par la même occasion une poussière de bois, signifiant que le matériau souffre ▬ Si ça continu la barrière va rendre l'âme.

▬ Marco ! On se lève, c'est pas parce que c'est le week-end que tu dois te laisser couler. Tu vas finir comme un mollusque baveux !

Sur ces mots pleins d'amour tu vas t'asseoir ▬ te jeter sur son lit, comme te le dicte ta nature profonde. Classe, distinguée, douce, et bien élevée. Bien entendu, tout ceci sans ironie.

▬ Y'a cette putain de radio qui ne veut pas coopérée, tu peux allumer la tienne ?

C'est plus une question rhétorique, qu'une véritable question. Et avec toute la distinction qui te caractérise, tu t'appuies ▬ t'écrase sur ton colocataire pour atteindre la radio qui se trouve sur la commode à vaisselle.

▬ ... Il semblerait que le meurtre soit l'oeuvre d'une des organi-... répon-... nom de Lus Sangini, vu l'é-... du cadavre... véritable boucherie...
▬ Bon tu me fais mon café ?
, demandes-tu avec un grand sourire.

Étouffante ? Mais non, juste une vue de l'esprit mon bon monsieur. Opportuniste, tyrannique, esclavagiste ? oh, que ça ?



Marco S. Da Firenze
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Sam 28 Juin - 18:27





Une Radio, un Café, un Meurtre


« Nous sommes faits de la même étoffe que les songes et notre petite vie, un somme la parachève. »  ▬ William Shakespeare



Qui songe à oublier se souvient.
Maman ne rentrera plus à la maison. T’avait-elle bruit, la mine éplorée, attristé, des perles chétives ruisselant sur ses pommettes rosies par la géhenne. Accident, réitérait-elle, encore et encore, se saisissant de ta chemise, la maculant de sanglot.

Ce fut ce jour, alors que le crépuscule fauve, semblable à une gorge tranchée, avait chu contre les mornes demeures de Venise que tu as su. La fatalité engendrant la peine, l’imprécation dont on a fait don, le damné que tu étais devenu.

▲▼▲

Tes paupières s’entrouvrent hâtivement, exhibant tes iris airains à la clarté funeste de l’aurore d’un temps naissant.
Une hantise de plus, ébranlant ton repos déjà moindre… ce n’était guère inhabituel.

Un soupire s’exhale d’entre tes lèvres aigres, tandis que ta paume s'immisce lestement sur le carcan de tissu amoindrissant tes mouvements. Ce n’est qu’une fois le drap ôté que tu permets à ton corps de s’étirer, bras et jambes bandés en avant, t’évertuant à sourire malgré les souvenances qui t’assiègent de leurs prônes.

▬ Hmm… Belle journée aujourd’hui.

Journée qui s’esquisse soudain par le crissement du battant de bois, un corps téméraire s’exposant en son centre :

▬ Marco ! On se lève, ce n’est pas parce que c'est le week-end que tu dois te laisser couler. Tu vas finir comme un mollusque baveux !
▬ Haha, je suis déjà éveiller Ambro’, tu arrives un peu trop tard pour—  

La voilà qu’elle se jette sur ton lit, t’opprime affectueusement de son poids en essayant de s’emparer de son dû :

▬ Y'a cette putain de radio qui ne veut pas coopérée, tu peux allumer la tienne ?
▬ Ambroisie ! Tu m’étouffes—  

Cette survoltée se trouve être ta charmante colocataire. Une complice, de connivence, que tu estimes être la personne la plus importante qu’il te reste en ce bas-monde. Juché sur ton torse, tu détailles sa somptueuse chevelure blonde s’écoulée, telle une froide rivière d’avril, le long de son visage. Elle demeure belle, grâce au genre qu’elle exploite. Séduisante, oui, elle l’est toujours, depuis votre enfance, telle une rose ayant survécu aux rudes hivers. Celle-ci n’a d’ailleurs aucun sens de la pudeur, ou pour ainsi dire, presque qu’aucune manière, ce qui la rend d’autant plus attrayante. Oh non, tu n’es guère épris par Ambroisie, juste attendris par sa manière d’être.

Ce n'est qu'après avoir enclenchée la radio, que ses prunelles d'azures tombent sur ton observation indélicate, te rendent la pareille. Tu ne te dérobe pas, ton sourire subsistant, étirant tes traits immaculés, avant qu’il ne se dissipe promptement alors que ta curiosité s’égare sur les divulgations que tu ouïes :

▬ ... Il semblerait que le meurtre soit l'oeuvre d'une des organi-... répon-... nom de Lus Sangini, vu l'é-... du cadavre... véritable boucherie...

Encore.

▬ Bon tu ne me fais mon café ?

Tu reportes subitement ton attention sur elle, récupérant ce sourire te qualifiant :

▬ Si tu veux bien me laisser me relever, oui.

Tu n’espères une répartie positive, donc tu la pousse gaiement sur le côté, te redressant et te dirigeant vers la kitchenette sans même te vêtir, au minimum, d’une chemise. Car tu la sais impatiente, surtout de bon matin, vaut-il mieux la satisfaire au risque de ce recevoir un coussin. Pas que cela t’importune, bien au contraire, cela t’amuse.
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Ambroisie E. Avallon
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Dim 29 Juin - 13:24
✖ UNE RADIO, UN CAFÉ, UN MEURTRE ✖

Soupirante, tu te retrouves sur le dos, poussé sans somation par le jeune homme. Mais tu ne dis rien, tu te calmes un peu, écoutant la voix nasillarde, un peu cruche de la radio entre coupé par des grésillements. Interférence d'ailleurs plutôt désagréable, qui entame de plus en plus ton mal de tête. Alors tu te mords l'intérieur des joues, comme d'habitude, comme chaque matin, à chaque fois que tu n'as pas fermé l'oeil de la nuit, c'est le même cirque. Douleur atroce, déchirement de la rétine, globe oculaire en feu, c'est une torture qui crispe toutes les cellules de ton visage, grignotant ton humeur.

▬ Et maint-nant, la pub-cité, suivit de musi-... bonjour !

Au final tu éteints la machine, te couvrant la vue de la lumière naissante, sentant tes yeux changer de facettes petit à petit, tes pupilles s'agitant follement sous l'effet de la disparition de ton alumus, changeant le miroitement gris de la nuit en ta couleur verte de personne saine. De personne normal.

▬ J'y étais encore hier soir là-bas... Dans une ruelle sombre, à cette idée tu soupires bruyamment, humm...

Tu pourrais faire peur à ce pauvre être. Tu pourrais l'angoisser de ce comportement téméraire, n'ayant aucune notion du danger. C'est peut-être sûrement le cas actuellement. Mais chez toi l'idée de faire attention à sa tête, n'est pas une chose qui s'est imprimée dans ta petite tête blonde. Au grand malheur de tes proches. Toi, tu sors la nuit, tu flânes dans les artères de Venise, souvent seule, rarement accompagnée. Plaisir solitaire, plaisir que tu avais enfant avec papa. Egoïstement, tu ne veux pas que quelqu'un s'immisce dans ces moments. Moments que le monde pourrait salir. Noircir. Brailler. Toi tu veux du silence.

De l'intime.

▬ D'ailleurs je devais y retourner dans la journée..., reprends-tu, pensive.

Balançant nerveusement tes jambes contre le lit, tes bras se délient de ton visage petit à petit, allant s'installer sur le tissu duveteux, t'accoudant contre lui, la mine boudeuse, tes sourcils ce fronce de plus en plus quand tes yeux se posent sur le corps presque nu de ton colocataire

▬ Je suis sûr que tu es un véritable tombeur au lit avec ce caleçon à fleur hawaïenne. Arme de séduction massive ! Balances-tu en laissant échapper un rire taquin d'entre tes lèvres

T'asseyant maintenant de façon plus conventionnelle, tu sors une peluche en forme de cheval de dessous ton dos, tout à fait ridicule.

▬ Et tes conquêtes doivent vachement apprécier, de faire ça à trois... Sinon tu sais où est l'aspirine ? J'ai un mal de crâne affreux.

Tu es un peu taquine avec lui. C'est un jeu. C'est une vie. C'est l'ordre des choses depuis toujours, depuis le début. Depuis que tu as rencontré ce garçon bizarre... Papa l'aimait beaucoup, d'ailleurs il l'aime toujours beaucoup. Il le considère presque comme son fils. Le seul être, après lui, capable de te supporter, toi la fille de Zeus, fille du tonnerre et de l'ouragan. Marco était l'un des rares qui ne te regardait pas avec grande haine, un des rare à l'air compréhensif. Il était tout seul, et toi aussi. Alors vous êtes devenu seul, à deux.

Marco S. Da Firenze
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Mar 1 Juil - 17:29





Une Radio, un Café, un Meurtre


« Le café fort me ressuscite, il me cause comme une cuisson, un rongement singulier, une douleur qui n'est pas sans plaisir. J'aime mieux alors souffrir que de ne pas souffrir. »  
Napoléon Bonaparte



Buvez-en sans remords, son arôme dilue les craintes, et son feu consume les tourments.
Fluide d’ébène dont tu en déverses l’amer breuvage, y ajoute un brin de lait, un carré de sucre, avant de le lui suggérer. Une tasse emplie d’un liquide plus limpide que d’ordinaire. Tu la sais difficile, alors tu n’omets guère d’y adjoindre un petit sablé au beurre, futile mais néanmoins essentiel.

▬ Et maint-nant, la pub-cité, suivit de musi-... bonjour !

En avait-il toujours été ainsi.
Elle impose ses convenances, et tu y ploies, faiblement, piètrement, car tu ne saurais lui rétorquer un refus. Car tu es trop bon et naïf, Marco.
Ou plutôt, tu le feint, trompeur habile, adroit diable. Car pour leurrer le monde, il faut lui ressembler ; ressemble à l'innocente fleur, mais sois le serpent qu'elle cache.

▬ J'y étais encore hier soir là-bas... Dans une ruelle sombre…

Soudain, des dires. Des dires se découpent de manière subite au sein de l’ambiance feutrée, te lacère, émeut ton cœur d’une appréhension malaisé.

▬ D'ailleurs je devais y retourner dans la journée...

Lui faisant grâce d’un regard en biais, tu chemines alors vers ton armoire, afin d’y dénicher un habille quelconque duquel t'affubler, objectant sur un timbre las, dissimulant ton inquiétude naissante :

▬ Je t’ai déjà dit d’éviter de sortir en soirée, d’autant plus depuis que les meurtres se multiplie.

Tu prêches à son encontre, cependant tu sais que la Belliqueuse n’agira que selon son bon vouloir, bien au-delà de tes remontrances, de tes angoisses. Nymphe ingrate, audacieuse, que tu ne saurais dompter par des mots, aussi subtiles soient-ils.

▬ Je suis sûr que tu es un véritable tombeur au lit avec ce caleçon à fleur hawaïenne. Arme de séduction massive !

Tandis que la boisson enflammée dévale son palais insatiable, la voilà, malicieuse, qu'elle se dérobe du sujet d'une leste facétie.
Et un rire s'élève, mélodieux, enchanteur, émerveille tes tympans.
Tu n'en a que trop coutume, de ses espiègleries enfantines.

▬ Je suis plutôt apprécié, tu sais.

Te prônes-tu, taquin.

▬ Et tes conquêtes doivent vachement apprécier, de faire ça à trois... Sinon tu sais où est l'aspirine ? J'ai un mal de crâne affreux.
▬ Ambroisie, laisse Jean en dehors de ça !

Fines rougeurs agrémentant tes pommettes, tu te vêts d'une chemise tandis que tu lui reprends la peluche en question, l'étreignant contre ton buste, possessivement.

▬ Au lieu de jouer, va donc t'habiller. Tu vas attraper froid dans cette tenue. Soupire. Ils sont dans l'étagère, à côté du lit.

Tu t'approches, venant frôler de ta paume son front dégagé, mèches d'ors que tu entreposes minutieusement derrière son lobe.

▬ Ça te brûle toujours autant... ? N'oublie pas de mettre tes lunettes cette fois, je te le rappelle car tu es tête en l'air.

Bienveillant martyr que tu demeures, envers cette rose épineuses.
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Ambroisie E. Avallon
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Mar 1 Juil - 22:24

✖ UNE RADIO, UN CAFÉ, UN MEURTRE ✖
Maman n'est pas là ce soir. Maman n'est pas à la maison. Maman n'est pas à table. Morne silence qui tapisse le souvenir, couleurs ternes, voix lointaine, c'est un tableau calme, un tableau menaçant qui s'impose dans l'esprit. Rêve cauchemardesque se répétant, la bobine raillée, c'est le corps de papa sur le canapé qui revient en tête. Il est assis, il a le regard rivé sur l'extérieur, les prunelles implorant l'astre lunaire. Gamine innocente ouvrant ses grands yeux ignorants sur ce corps rigide, frémissement souffreteux du cadavre ▬ oui cadavre ! L'être malheureux, son coeur chagrin, pleurant dans le silence acide. C'est force dans la douleur qu'il présente. Cet homme. Ce père. Pas un regard, plus une couleur, juste... un espoir. Alors au creux de son âme il se noie dans son liquide lacrymal.

▬ Papa.... Papa. S'il te plaît pleur. Je suis là. Je serai forte.

Gamine, jeune ingénue. T'as que cinq ans. Et pourtant, t'es déjà si adulte.

C'est triste.


▽△▽


Courant aérien faisant virevolter les faveurs des eaux de la Lagune, c’est un haussement d’épaule que tu accordes à ton ami ▬ ami de toujours, lorsque celui-ci te fait l’énième remontrance au sujet « nocturne », tout en faisant raisonner un léger rire clair dans l’atmosphère, portant la tasse de café à tes lèvres, remerciant d’un regard alors que le liquide âcre, amer, dévale ton œsophage, brulant divinement ta gorge. C’est amusement qui fait palpiter ton cœur quand tu es avec lui. Garçon charmant, peut-être un peu trop, souriant, ses délicates commissures se brisant, faisant rire ses yeux… C’est un plaisir.

Ton rictus désinvolte se transforme en une moue plus rieuse lorsqu’il entre dans ton jeu taquin, mais toutefois fois c’est un léger pincement au cœur que tu ressens quand il dit. Ton tic revenant, ton nez se trémoussant, signe de la contrariété que tu caches. Mais tu ravales cette tumeur de possession et tu bois une nouvelle gorgé de café, le sucre dans l’amer breuvage, excitant tes papilles, ton corps, frissonnant de la sensation.

▬ Au lieu de jouer, va donc t'habiller. Tu vas attraper froid dans cette tenue… Ils sont dans l'étagère, à côté du lit.
▬ Humm… Il fait chaud tu veux dire, tsh !, et sur tes dires ton corps se lève et tu étires ton mètre soixante-dix, découvrant ton nombril, laissant apparaitre tes dessous rouges, ton t-shirt gris se collant contre ta poitrine, baillant sans gêne, les bras en l’air, un spasme te parcourant, et ils ont encore changé de place… Un jour dans ta salle de bain, l’autre dans la mienne, dans la commode… Mais qui les bouffe si vite sérieux ? …

Et bien sûr ce n’est pas ta faute. Jamais.

▬ De toute façon je vais aller prendre une douche…

Alors que tes bras se baissent ▬ sensuelle ▬ il s’approche de toi, ce garçon naïf, et c’est un contacte affectueux qui caresse doucement, un instant ▬ frissonnant ▬, le lobe de ton oreille. Chose à laquelle tu réponds par le dessin de tes sourcils, un peu interloqués, un peu gênés. Mais tu ne dis mots, laissant tes perles vertes contre l’ambre liquide du jeune mâle.

▬ Ça te brûle toujours autant... ? N'oublie pas de mettre tes lunettes cette fois, je te le rappelle car tu es tête en l'air.
▬ Mouais… Mais je vois déjà bien assez mal les couleurs comme ça… les lunettes m’entravent tellement, soupire.

Ton tic revenant, tenant d’une main ta tasse, de l’autre tu boutonnes gauchement le haut de la chemise de Marco, le regard se baissant à la vu des petites marques blanches à la base du cou du garçon. Douloureux souvenir venant de l’enfance. Honte serrant ton cœur. Malaise s’emparant de ton corps.

▬ Bon je reviens, 'faut qu'j'me lave. Que je me lave de cette horreur...

Tu voudrais être aveugle des fois.

Hypocrisie sur les lèvres, fausse joie se dessinant, tu poses ta tasse sur le bord de l'évier et tu repars dans ton cercle à toi. Ouvrant la porte sur ton purgatoire, la refermrant, mais pas à clé.

Pour te laisser une chance. Un signe.

Vêtement au sol, tu entres dans la baignoire et tu laisses le jet d'eau chaude se déchainer contre ta peau. Les gouttes piquants ton épiderme, l'enflammant, la couvrant d'une couverture battante.

C'est bon. C'est complexe. C'est hard. C'est plaisir de la chair, soupire câlin. Et...

▬ AAAH ! MARCO ! AU SECOURS !

Terrible déchirement, ta gorge se vrille, tes bras se serrent contre ta poitrine blanche, ton dos se courbe.
Et ça pique.

▬ MARCO ! L'EAU CHAUDE A DISPARU !

Mais dis moi... Mon enfant...
Tu es complètement...
Nue !

Marco S. Da Firenze
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Jeu 3 Juil - 0:47





Une Radio, un Café, un Meurtre


« Le scandale du monde est ce qui fait l’offense, et ce n’est pas pécher que pécher en silence. »  
Molière



Comme le souvenir est voisin du remords.
Ta jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, de l'existence immense, au plus noir de l'abîme. Infortunée démonstration d’un martyr de la providence, pauvre garçon que tu eu demeuré et dont l’enfance fut délestée. Arrachée.

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, t’en voilà maître, jeune profane. Eurent murmurés tes maux, douce mélopée que tu eus ouïes, frémissant d’angoisses funèbres. Et tu te souviens… Son front pâle, embelli par un morbide attrait. Son visage, troublé d’une fureur sauvage. Ses yeux profonds, emplis d’horribles pensées, alors éclairés d’une lueur avide. Ses doigts, étreignant ta nuque à te la briser, vibrantes douleurs dans ton cœur plein d‘effroi.

Et luttant, toi suffoquant, étouffant entre ses paumes. Nouvelle victime de ton don sataniste.

▬ Amb…rosie… ! L…Lâche-m—  

Et elle serre, encore, toujours. Et tu appels au secours de ta fièvre hurlante, étouffé sous la pression du remord, jusqu’à que la valse mélancolique de l’obscurité te recouvre de son voile d’ébène.
Tendre inconscience, oui, dont tu en as savouré les vertus infâmes.


▲▼▲

A la pâle clarté des lueurs languissantes, la voilà qu’elle s’étire, cette beauté de nonchalance et de désinvolture.
Tu observes, tu détailles ce teint pâle et chaud, grande et svelte créature se mouvant sur ton lit aux draps blêmes. Et tandis que tu t’approches vers la demoiselle au charme farouche, fait entendre une remarque sur sa fragilité naissante, la voilà qu’elle rétorque avec bien trop d’aisance :

▬ Mouais… Mais je vois déjà bien assez mal les couleurs comme ça… les lunettes m’entravent tellement.
▬ Elles t’entravent peut-être la vue, mais ça reste mieux que de te brûler inutilement la rétine.

Sa main délicate effleure alors ton cou, frisson te prenant lorsque des souvenances resurgissent dans ton esprit nébuleux, stigmates lancinantes agrémentant ta peau. Rapidement, elle boutonne ta chemise afin de ne plus avoir à constater ses marques hideuses, sa joie se fanant, honteuse :

▬ Bon je reviens, 'faut qu'j'me lave.

Et elle te fuit, toi le démon séraphique.
Et le silence morne, insipide, reprend son trône.

▬ ... Je n'ai jamais voulu ça.

Nos péchés sont têtus mais nos repentirs sont lâches.
Dit moi, beau tentateur, le regrettes-tu vraiment de posséder un tel don ?

▬ AAAH ! MARCO ! AU SECOURS !

Subite appel, alarmant ton cœur, affolant ton corps. Sans nulles réflexions, nulles hésitations, te voilà te ruant dans la pièce voisine :

▬ QU'EST-CE QUI SE PASSE ?!
▬ MARCO ! L'EAU CHAUDE A DISPARU !
▬ ... Quoi ?

…Est-ce une farce ?
La chaleur décuple, t'apercevant, pantois, de ce spectacle sans pudeur. Ta contemplation se perd sur la toison dorée qui se joue au bord de ses clavicules, comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher, sa poitrine radieuse, ses formes aux courbes sinueuses, parfaites et… oh mon dieu, mais à quoi songes-tu ? Tu attrapes alors une serviette et lui projette au visage :

▬ C-Couvre toi, idiote !... Qu-Qu'est-ce qui te prend de hurler comme ça ?! Tu m'as fait une de ses peurs... Soupire, las. L-L-L’eau chaude est… l’eau chaude… Tu ravales ta salive, rougissant, visions perverses déguisant ta raison. H-Hm… i-il y a surement eu une c-coupure… !

Dans quel embarras t'es-tu encore fourré, Marco.
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Ambroisie E. Avallon
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Sam 19 Juil - 16:30

✖ UNE RADIO, UN CAFÉ, UN MEURTRE ✖
C’est innocence idiote qui transpire de ton corps. C’est innocence lubrique qui se peint sur le visage de ton prétendu sauveur. Interloqué, tu sens son regard sur ton corps, le détaillant, le parcourant, les joues rougissantes d’une honte, d’une gêne gravitante sur sa peau. Et toi Ambroisie, dans tout ça, tu es une simple entité blanche, de l’eau froide léchant tes pieds, gouttant sur la pointe de tes seins, une cascade blonde se collant contre ton épiderme trempé, dansantes sous un frisson qui te parcourt le corps. Corps redressé, tes phalanges pâles se crispant sur tes bras, lacement et durement. Tes sourcils se froncent sous une telle impudeur du regard, amusés par ton camarade se laissant aller dans la sensiblerie fraternelle. Une moue moqueuse se dessinant sur le coin de tes lèvres pâlissantes sous le gèle de l’eau. Alors que le regard se détourne de tes courbes tu réceptionnes une courte serviette bleue avec un léger rire taquin avant de l’enrouler autour de ta taille tout en détaillant à ton tour ce garçon à la réaction bien prude et perverse.

▬ C-Couvre toi, idiote !... Qu-Qu'est-ce qui te prend de hurler comme ça ?! Tu m'as fait une de ses peurs... L-L-L’eau chaude est… l’eau chaude… H-Hm… i-il y a surement eu une c-coupure… !
▬ L’eau chaude est l’eau chaude. Bien, il était temps que tu t’en rendes compte. Non mais j’ai eu peur sur le coup, ça va rooh…
▬ NON, MAIS C’EST PAS BIENTÔT FINI EN DESSOUS, Y’EN A QUI VEULENT DOR-…
▬ NON MAIS TA GUEULE LA HAUT, LE MAC ! CHACUN SON TOUR DE S’FAIRE DERANGER DANS SA NUIT , hurles-tu en réponse à l’intrus se trouvant à l’étage, s’immiscent dans votre intimité avant de reprendre plus calmement et pour toi, t’avais cas pas baiser ta fille de joie toute la nuit…

Les nerfs à vif s’excitent dans ton regard et soulève ta peau, prise par un élan de bipolarité, tu vas te poster en face de la grande glace de ta salle de bain, observant ton reflet contre la surface chromée, examinant ton visage, essayant de te calmer, de reprendre ton souffle. Un rien t’énerve ▬ pas que tu sois dans ta semaine, non ▬, mais c’est comme ça et tu fais de ton mieux pour te contrôler, sachant que cela déplait fortement au pauvre garçon qui te sert de colocataire ▬ ou peut-être de nounou. Après tout, tout est comme ça depuis toujours. Toujours… oui, toujours. Mot fort, mot dur, mot… répétitif. Inlassable cycle du toujours, jour à après jour, nuit après nuit, jour après nuit ou bien, nuit après jour. C’est presque monotone dans le fond, mais c’est ainsi, et Dieu seul sait depuis combien de temps cela dur vraiment.

Le souffle passe tes lèvres, caresse tes lèvres, enlace tes lèvres. Agacement hypocrite se déversant dans l’air, détonnant avec la flamme qui brûle dans tes pupilles, celle-ci toisant dans le miroir ce pauvre corps d’homme. De jeune homme. Pauvre âme innocente tourmentée par la tornade diablesse aux cheveux blonds qui te fait office de personne.

▬ hum, hum… pauvre garçon, avances tu, tes yeux se pliant sur le faux marbre du tableau où tes mains se reposent, On dirait que tu as vu un fantôme… monsieur je-suis-apprécié-de-la-gente-féminine ! Ahah… amusant.

La malice s’installe dans tes mots, tes gestes, tes courbes, te tournant théâtralement face à ce corps masculin sous le choc tout en déblatérant ta moquerie obscène et sans pudeur. Joueuse que tu es, tu te délectes de cette pauvre essence fragile, qui, temps bien que mal arrive à faire de toi quelqu’un de convenable. Ou du moins, un peu.

Jetant dans un rire la serviette à la figure de Marco, tu dépêches tes pas hors de la pièce pour qu’il n’ait pas le temps de te voir dans l’habit d’Eve, ouvrant au vol ta commode et t’habillant de façon plus descente avec un jean et un t-shirt blanc. Ironique couleur de la probable pureté.

▬ Ah la la… Qu’elle sainte nitouche tu fais, railles-tu, m’enfin bon, il est six heures et demi du matin… Je crois qu’on devrait aller faire des courses, non, dis-tu pensives, la main sous le menton, les yeux au plafond, avant de reprendre plus vive, mais il est trop tôt ! Allons faire un petit tour dans le quartier, en attendant.

Une question ? Oh non, un ordre est plus probable. Ça va être long.


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