DRAMATIS PERSONAE

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CONTEXTE

Venise a sombré, Venise a peur. L'eau s'est teintée de rouge, les rues devenues dangereuses. Cette ville autrefois si magnifique, si belle, comme un petit paradis sur terre est devenue froide et lugubre. À la recherche d'une jeunesse éternelle, deux organismes s'affrontent dans les rues de Venise dans un jeu de meurtre inlassable.

Aileen LevyAres RiveiraMnemosyne
06.08

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COMME CHIEN ET CHAT.

Gabriele Colantonio
Gabriele Colantonio


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Sam 19 Juil - 18:44
sos ennui
CLELIA GUANTiERO ft. GABRIELE COLANTONIO


Les meilleures relations sont souvent réalisées avec des personnes dont on ne soupçonnerait pas un instant avoir affaire avec. Gabriele a, tout du long de sa vie, expérimenté cette théorie. En effet, jamais il n'a éprouvé une certaine attache aux gens lui ressemblant. Disons même que ça le fait chier de savoir qu'il n'est pas seul, alors que d'autres justement recherche la similitude avec d'autres personnes. Le Vénitien aime l'authenticité, l'unique, qui se détache du décor et qui ferait même tâche sur la tableau. Sérieusement, Gabriele se dévoue corps et âme pour ne pas être de la même trempe que le commun des mortels, c'est un processus fastidieux mais intéressant.

Trêve de blablatage. Tout ça pour introduire une des relations à laquelle cet homme tient plus ou moins beaucoup : celle avec la police. Aaah, oui les poulets. Faut dire que dans le cas des petits cons comme Gabriele, la police et eux ont une relation fusionnelle, un amour passionnel même. Lui a appris à les apprivoiser, à les corrompre parfois, à les manipuler. Fort heureusement, dirons-nous, tout le monde ne se laisse pas entraîner par les délinquants de sa trempe. Ceux étant assez coriaces pour lui tenir tête sont ses préférés. Ils ne pas lassants et peuvent être très amusants quand on les titille. Croyez-le ou non, la plupart des alertes au trafic de drogue, d'alcool ou de témoignages sont souvent organisés par Gabriele lui-même. Tout ça juste pour voir le nid s'agiter, se jeter sur le premier indice pour ensuite se fracasser les dents. Ca c'était le pied.

Encore aujourd'hui, par ennui, Gabriele avait encore monté de toute pièce une alerte au trafic de drogue, grâce à ses nombreux contacts à travers la ville. Il savait que, même si la police avait l'habitude de tout ça, certaines têtes brûlées viendraient quand même. Cette fois-ci, la farce s'effectuait sur la place du marché. Idiot dîtes-vous ? Pas tant que ça. D'une déjà, les dealers sont aussi des marchands, juste illégaux. De deux, l'endroit est tellement bondé que faire passer un petit pochon de cocaïne entre deux touristes, c'est un jeu d'enfant. Et de trois, on peut s'y cacher facilement. Le coin était donc par-fait pour son petit jeu.

Alors que Gabriele s'était installé allègrement à un stand, il observait les gens, pressé de voir une de ces frimousses familières se pointer. Son attente ne dura pas bien longtemps. Comme prévu, un petit escadron effectua une ronde autour du marché. Bien que le lieu soit assez stratégique, peu de dealers osaient commercer ici, c'est pourquoi l'alerte était alléchante. De son point d'observation, Gabriele se mit à rire tout seul. Elle était là, sourcils froncés comme à son habitude, vaillante et déterminée à coincer ces foutus rats. Il se leva et marcha tranquillement à travers la foule, sifflotant joyeusement. Puis il se pointa juste en face d'elle.

« Cle chérie, ma policière préférée ! » s'exclama-t-il en écartant les bras, virevoltant gaiement à travers la foule.

Il allait adorer voir son visage se décomposer, puis se déformer de colère et de rage. Voir Gabriele en un tel endroit, dans ces circonstances ne pouvait signifier qu'une chose : elle venait de se faire avoir. Le délinquant hurlait de rire intérieurement, mais il feintait la surprise de la voir en un tel lieu, même si toute la moquerie pouvait se lire sur son visage. De façon exagérée, il se mit à se comporter comme un parfait petit rabroueur de gamins qui foutent la pagaille, agitant son index de haut en bas, sourcils froncés.

« Alors, alors, on traque encore les méchants ? » la taquina-t-il.

Puis Gabriele soupira longuement, exagérément, feintant l'exaspération. Puis un sourire moqueur et enfantin se dessina sur son visage. Son coup avait été une pure réussite, il fallait maintenant faire place au show, et il était carrément d'aplomb.
Clelia Guantiero
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Dim 20 Juil - 18:46
J’ai béni la sonnerie du téléphone. Je planchais depuis trois heures sur ce rapport –une sombre histoire de crime passionnel, dont les motivations me dépassaient franchement, ce qui en rendait l’explication ardue- et je commençais à saturer au point que toute distraction était bonne à prendre. Je me suis jetée sur le combiné.

« Lieutenant Guantiero, que puis-je pour vous ?
- Major Bertholdi. s’est présenté le type au bout de la ligne. Est-ce que je vous dérange, lieutenant ?
- Non ! ai-je glapi, avant de me reprendre, et d’ajouter sur un ton moins enthousiaste. Je rédige un rapport sur un délit mineur. Rien de très important.
- Parfait. s’est réjoui le type. On nous a signalé des transactions illégales du côté de la place du marché. De la drogue, vraisemblablement. Prenez quelques gars et allez donc y jeter un œil.
- L’info est sûre ? ai-je demandé par pur automatisme. Le rapport m’assommait tellement qu’on aurait pu me demander d’enquêter sur un vol de goûter dans une maternelle, j’y serai allée de bon cœur.
- Je suis certain de mon informateur. a assuré le type. Vous pouvez déjà préparer les menottes. »

J’ai expédié les salutations et raccroché, avant de sauter sur mes pieds. Cinq minutes plus tard, j’étais dans une vedette de fonction aux côtés de six subordonnés, direction la piazza.

La place était bondée, comme à son habitude. J’avais demandé à quatre des non-gradés de se placer à proximité des rues qui y convergeaient, histoire de bloquer les possibles issues, tandis que le dernier, mon sous-lieutenant et moi nous chargions de parcourir la place en long et en large, l’œil à l’affut de la moindre marchandise ou individu louche. Je commençais à m’agacer de ne pas en trouver, mais l’ai immédiatement regretté lorsque, comme si une entité divine particulièrement malicieuse s’était appliquée à répondre à ma demande, un individu ô combien louche, quoique bien connu des services de police, a fait son apparition devant moi.

« Cle chérie, ma policière préférée ! »

Allez savoir pourquoi, j’ai machinalement resserré mes doigts en deux poings tandis que je prenais conscience de ce que la présence de Gabriele Colantonio et son air radieux signifiait. C’était une fausse alerte à la drogue, de toute évidence orchestrée par ce joyeux crétin. Et non content de nous tourner en ridicule, il avait fallu qu’il le fasse au beau milieu de la place la plus fréquentée de Venise.
Un certain nombre de passants nous jetaient déjà des regards perplexes, et si l’autre continuait à faire le clown, il ne faudrait pas longtemps avant que tous les badauds du coin ne se payent franchement notre tête.

« Alors, alors, on traque encore les méchants ? »
« Un ami à vous ? » a demandé candidement le non-gradé dans mon dos, m’offrant une distraction salvatrice. Sans ça, nul doute que mon poing aurait malencontreusement terminé dans les dents de Gabriele. J’ai jeté mon regard le plus noir au garçon ; il sortait tout juste de l’école de police et était d’une naïveté parfois attendrissante, mais ce n’était pas une raison pour que je le laisse proférer toutes les âneries qui lui passaient par la tête.

« Certainement pas ! Epargne-moi tes suppositions et va donc voir ailleurs si j’y suis. C’est une fausse alerte, tu peux rentrer avec les autres. Oh, et inutile de reporter cet incident, je me chargerai personnellement d'expliquer au major à quel point son informateur est un imbécile! » ai-je ajouté à l’intention du sous-lieutenant. J’ai vaguement agité la main en direction de Gabriele, qui devait être sur le point d’exploser tellement il se retenait de rire. « Je m’occupe de ça. »

J’ai attendu que les deux hommes se soient un peu éloigné avant de me rapprocher de l’énergumène hilare. J’en ai profité pour me calmer un minimum. Une grande inspiration, un visage sévère mais neutre, surtout ne pas lui faire le plaisir de sortir de mes gonds. J’ai poussé le jeu jusqu’à lui adresser un sourire glacial, avant de déclarer d’une voix suffisamment sonore pour que les curieux qui commençaient à s’attrouper autour de nous puisse entendre distinctement.

« J’ouvre à l’instant une investigation à propos d’un faux témoignage ayant conduit à faire déplacer pour rien d’honnêtes carabiniers surchargés de travail. J’ai de bonnes raisons de penser que vous pourriez être utile à l’enquête, aussi j’apprécierais que vous coopériez sans faire d’histoire.»

Être le centre de l’attention commençait à me peser, aussi ai-je invité l’attroupement à se disperser à coups de « Circulez, y’a rien à voir », avant d’attraper l’autre par le bras.

« Un faux témoignage est passible d’un an d’emprisonnement et plusieurs milliers d’euros d’amende. Je suis sûre que tu ne veux pas ajouter un tapage diurne à la liste de tes infractions, c’est pourquoi tu vas me suivre calmement et surtout, en silence. » ai-je grincé entre mes dents, et en insistant particulièrement sur le dernier mot, avant de me diriger vers la périphérie de la place. Qu’il ne croie pas que j’allais le laisser s’en tirer à bon compte après s’être payé ma tête de cette façon!
Gabriele Colantonio
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Dim 20 Juil - 20:51
sos ennui
CLELIA GUANTiERO ft. GABRIELE COLANTONIO


Satisfaction, satisfaction. Il savait qu'elle avait une envie grandissante de hurler et de le frapper mais elle se retenait, par dignité. Et aussi pour éviter à la police de se tourner plus en ridicule. L'attroupement de gens autour d'eux rendait le self control encore plus dur. Gabriele se faisait terriblement violence pour ne pas exploser de rire tout de suite.
Aussi, quand sa chère amie Clelia l'invita à le suivre en dehors de ce lieu bondé, maintenant aussi lieu d'une humiliation féroce, il la suivit docilement, en n'oubliant pas de ne pas suivre la plus grande des consignes : être silencieux.

« Je te suivrai jusqu'au bout du monde ma douce ! » s'exclama-t-il en lui emboîtant le pas. Puis en se tournant vers la population qui commençait à s'éparpiller : « N'est-elle pas meeerveilleuse ? »

Certains rirent de son éternelle bêtise, d'autres soupirèrent, yeux en l'air, d'exaspération, ayant très bien reconnu le personnage. Gabriele n'éprouvait plus aucun ennui : embêter Clelia était décidément un divertissement classé dans son top 5, voire top 3. Un sourire éternel gravé sur son visage, il sautillait joyeusement derrière la jeune femme jusqu'à ce que celle-ci, ayant décrété être assez éloignés de l'agitation, ne s'arrête soudainement pour faire face à la plus grande plaie du monde.

Aaah, enfin il revoyait ces yeux. Enragés et déterminés, il les adorait. Mais avant qu'elle ne puisse déverser sa colère et son agacement à travers son poing dans son visage, Gabriele voulait la pousser à bout. Au moins là, Clelia aurait une véritable raison de lui en décocher une. C'est pourquoi il s'empressa de passer un bras autour de ses épaules, pour effectuer une brève étreinte avec laquelle il ne manqua pas de placer une autre bêtise – ou provocation, au choix.

« Je suis vraiment touché que les gens pensent qu'on est amis ma Cle' ! C'est le plus beau compliment qu'on nous ait fait depuis longtemps ! »

Un grand sourire hilare se dessina sur son visage. Puis il se recula vivement, cherchant quand même à reculer le plus possible le moment où il se ferait rouer de coups. Mais deux secondes plus tard, Gabriele ne put plus tenir. Il entra dans un fou rire monstrueux. Il s'était retenu trop longtemps : il se recroquevilla un peu sur lui-même, à bout de souffle, sa respiration coupée par des rires ne s'arrêtant plus. Le petit con en pleurait presque tellement ça avait été magistral.

Mais jamais il ne pourrait égaler la première fois qu'il avait fait ça. Ca n'avait pas été un escadron, mais une armée entière de flics déployée à cause de lui. Gabriele s'était lui-même impressionné et c'est à ce moment-là qu'il a rencontré sa chère et tendre Clelia. Oui, enfin, son estomac se souvient aussi de ce fameux coup de poing qu'il avait reçu suite à sa connerie. Mais ce vieux renard avait toujours quelques tours dans ses poches : notamment des connaissances dans la police et son super alumnus, qui lui ont permis de s'en sortir toujours indemne. Aujourd'hui encore n'allait pas être le jour de sa présence dans une cellule. Clelia le savait et c'était assez rageant. C'est ça qui était bon.
Clelia Guantiero
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Mar 22 Juil - 23:35
Il y a des gens, comme ça, qui ont le don de vous plonger dans un désarroi sans nom mais bourré de regrets en tout genre. En ce moment précis, alors que je m’efforce d’ignorer Gabriele et ses exclamations faussement admiratives, je regrette de lui avoir dit de se taire, et d’avoir abandonné la rédaction ô combien préférable de mon rapport pour me jeter dans ce piège grossier, et même d’avoir intégré les Carabiniers ! Pourquoi n’ai-je pas réalisé mon rêve d’être funambule au lieu de suivre bêtement les ordres de mon paternel ? Si j’avais eu un peu plus de cran à l’époque, je ne serais pas dans cette situation merdique : d’ores et déjà ridiculisée, et condamnée à échanger des piques (faute de pouvoir légitimement échanger des coups) avec cet énergumène pour ne pas perdre encore plus la face. Résultat qui est loin d’être acquis, d’ailleurs.
Je me targue pourtant d’avoir du répondant, mais Gabriele Colantonio –qui a de toute évidence été gratifié de tous les talents les plus nuisibles qu’on puisse imaginer- n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit de me faire sortir de mes gonds. Et il se trouve que mes capacités verbales ont tendance à s’envoler avec en même temps que mon calme. Seul subsiste dans ces cas-là mon répertoire –bien fourni- d’injures, ce qui produit parfois son petit effet sur le coup, mais nuit grandement à ma réputation sur le long terme. Il paraît que les forces de l’ordre doivent donner l’exemple, y compris en matière de vocabulaire. Rien que pour ça, j’aurais mieux fait de devenir funambule.

Bref, une fois suffisamment à l’écart, je fais volte-face pour planter mon regard le plus menaçant dans celui de Gabriele. Hélas, avant même que je n’aie le temps d’articuler le moindre mot pour ouvrir les hostilités, voilà que l’imbécile se jette à mon cou.

« Je suis vraiment touché que les gens pensent qu'on est amis ma Cle' ! C'est le plus beau compliment qu'on nous ait fait depuis longtemps ! »

Le temps que mon cerveau  intègre ce qu’il vient de se passer, l’autre a déjà reculé vivement, avant de se plier en deux de rire. D’abord proprement horrifiée (mettez-vous à ma place, n’importe qui qui verrait ça pourrait penser qu’on est réellement potes !), je sens me détresse se transformer à nouveau en rage tandis que je le regarde se bidonner à n’en plus pouvoir respirer.
Ce que je ne réalise pas immédiatement, c’est que mon alumnus en a profité pour échapper à mon contrôle, et qu’en conséquence la pression dans la canalisation du bâtiment juste à notre droite augmente proportionnellement à ma colère. Elle cède en premier : un claquement sec, et nous voilà trempés de la tête aux pieds, copieusement arrosés par le jet puissant qui s’écoule du tuyau percé.

N’ayant pas vu venir le débordement, j’affiche pendant deux secondes une expression sincère de surprise absolue. Puis, alors que je suis sur le point de prendre un air blasé, car c’est loin d’être la première fois -et probablement pas la dernière- que je provoque malencontreusement ce genre d’incident, je me ravise juste à temps, une idée parfaitement mesquine et malhonnête m’ayant traversé l’esprit.
Gabriele a le droit à une seconde dose de regard incendiaire de ma part –je n’ai pas trop à me forcer sur ce coup- avant que je me mette fulminer, avec tout la mauvaise foi du monde :

« Et dégradation de biens publics, maintenant ?! C’était quoi, ça, le final de ton one-man show ?! »

Je m’accorde quelques secondes pour écarter des mèches de cheveux  humides de mon visage d’un air scandalisé.

« Quoiqu’il en soit, pour le coup, j’ai une preuve matérielle ; toute la place peut en témoigner, en fait. » j’enchaîne en désignant du pouce la canalisation qui continue de crachoter des gerbes d’eau. J’ai une vague pensée pour la planète, comme à chaque fois que j’occasionne un gâchis de cette envergure. Mais je passe vite à autre chose ; en l’occurrence, je glisse la main dans ma poche pour en retirer une des paires de menottes que, sur les conseils peu avisés du Major Bertholdi, j’ai embarquées. Ça aurait été rageant de ne pas avoir l’occasion de s’en servir, quoi ! Et s'il faut pour ça que je lui fabrique un délit de toutes pièces, tant pis; comme dit ce cher Machiavel, "face à un crétin, la fin justifie les moyens" (tout n'est peut-être pas de lui, je vous l'accorde, mais admirez la rime!)

J’adresse tout à coup mon sourire le plus rayonnant à Gabriele, histoire de lui montrer qu’il n’est pas le seul à pouvoir feindre la bêtise avec enjouement.

« Tu sais quoi, on peut désormais aller légitimement discuter de tout ça au commissariat ! Entre amis, autour d’une tasse de thé et d’un procès-verbal, qu’est-ce que tu en dis ? »
Gabriele Colantonio
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Mer 23 Juil - 11:33
cap ou pas cap
CLELIA GUANTiERO ft. GABRIELE COLANTONIO


Shtonk. What ? Pas le temps de plus se questionner : un raz-de-marée s'abattit sur les deux protagonistes. Gabriele émit un semblant de « blblbl » entre deux faciales d'eau. L'effet karcher, vous connaissez ? Ca donne un style très... aquatique on va dire. Encore heureux que la canalisation qui venait de péter n'était pas celle des chiottes parce que franchement, v'là l'odeur qu'ils se seraient tapés. Bon en soi, il était un peu fautif du pétage de plomb – littéral, admirez le jeu de mot – de Clelia. Mais bon, aussi à côté, fallait bien qu'elle le contrôle son satané alumnus. Surtout que c'était pas la première fois que ça se produisait.

« Franchement Cle', t'abuses... » souffla-t-il, blasé, pendant que Clelia était dans ses secondes de surprise.

Puis la policière accusa injustement Gabriele d'être l'origine de ce drame industriel. Nooon, jamais encore il n'avait réussi à pousser Clelia dans ces vices-là. A la fois choqué mais aussi assez fier, il ouvrit à moitié la bouche, pour une fois sans voix. Il ne pensait pas que la jeune femme se rabaisserait un jour à jouer dans la même cour que lui. C'était beau, il était presque ému.
Mais venait maintenant la célèbre rechute vers la réalité. Un son métallique trop bien connu des oreilles de Gabriele pointa le bout de son nez : les menottes. De nouveau, il lança un regard qui voulait dire « T'es sérieuse là ? », vraiment pas enclin à se donner aussi facilement à l'ordre et la justice.

Tel le tableau Le Cri d'Edvard Munch, Gabriele plaqua ses mains contre son visage, la bouche en forme de o – ou en cul de poule si vous voulez, et arbora une mine choquée, déconcertée, avec une voix aiguë, à la limite de l'indignation.

« Oh. Mon. Dieu. Cleliaaaa ! Je ne te savais pas de si mauvaise foi ! »

Sans même savoir s'il y avait ou non du monde autour d'eux, Gabriele se retourna du côté de la population, outré, et joua le drame du siècle :

« Avez-vous vu la quenouille ?! USURPATRICE DE LA POLICE ! » beugla-t-il en pointant Clelia du doigt.

Tout était bon pour ne pas finir au commissariat. Pour aujourd'hui, ce n'était vraiment pas une des destinations prévues. Il grimaça intérieurement, puis recula de quelques pas en lançant un regard suspicieux à son « amie ». Gabriele se demandait bien pourquoi elle était autant en rogne. Pas à un seul moment dans sa réflexion il ne s'était dit que c'était certainement du à sa superbe face d'il y a quelques minutes qui avaient pu rendre furax Clelia. Bah oui quoi, elle avait l'habitude, elle n'avait vraiment plus aucune raison de sortir de ses gonds.

Enfin bon, l'heure était au sauve-qui-peut. En effet, Gabriele n'apprenait jamais : à cause de l'humiliation causée un peu plus tôt, il avait désormais un dragon en furie – alias Clelia, mais maintenant qu'il venait de renouveler sa bêtise, les conséquences allaient être encore plus terribles. Dans un élan de « Courage fuyons », le délinquant se mit à cavaler expressément vers le marché.

« Si tu veux me passer les menottes, viens me chercher poulette ! »

Et il se mit à rire, une nouvelle fois. Enfin, ça ressemblait beaucoup plus à un « Bwahahah » d'un petit gamin de huit ans assez fier de sa connerie. La narguer était en fait une joie inégalable. Vous aimez cache-cache ? Voilà une nouvelle map : le marché de Venise. Gabriele se faufila à travers le premier rideau de personnes, ayant laissé derrière lui la policière dont il savait qu'elle allait le poursuivre parce qu'elle était forcément entrée dans une colère noire et qu'il venait surtout de la provoquer dans un cap ou pas cap. Franchement, il n'était pas vraiment sûr de ressortir gagnant de cette partie parce que, mine de rien, avoir le plaisir de l'enfermer au poste de police est une victoire qu'on ne se lasse jamais d'obtenir concernant le cas de Gabriele et faut dire que Clelia est quand même douée pour la course-poursuite.
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