DRAMATIS PERSONAE

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CONTEXTE

Venise a sombré, Venise a peur. L'eau s'est teintée de rouge, les rues devenues dangereuses. Cette ville autrefois si magnifique, si belle, comme un petit paradis sur terre est devenue froide et lugubre. À la recherche d'une jeunesse éternelle, deux organismes s'affrontent dans les rues de Venise dans un jeu de meurtre inlassable.

Aileen LevyAres RiveiraMnemosyne
06.08

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Alone ▬ Jusqu'au bout du jour

Harlequin
Harlequin


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Jeu 7 Aoû - 20:28





Et la
lumière
fut






La nuit tombait. L'air se rafraîchissait doucement à mesure que le ciel fonçait. Et plus il était frais, plus il devenait poisseux, pesant. Désagréablement collant, presque pâteux dans la nuque et sur le visage de Harle. Il avait l'impression de marcher dans de la mélasse. Il avait les yeux écarquillés, il faisait ça sans y penser pour essayer de voir un peu mieux dans la pénombre. Le cracheur de feu était sous un petit pont, entre ça et un bâtiment de taille moyenne, et il faisait particulièrement sombre juste ici.

C'était la moiteur fraîche de l'air qui avait tiré Harle de son sommeil. Il était venu là, très près de l'eau, et s'était offert une petite sieste alors que le soleil tombait vaguement vers la terre. Il portait des gants, une chemise à manche longue et un pantalon. Il avait les chevilles et les poignets bandés, le tout avec de la soie. Et ses longs cheveux avaient empêché son visage et son cou de faire noircit la pierre du pont sur laquelle il était adossé. C'était bien pour ça qu'il les avait fait pousser autant, depuis tellement de temps. Mais il fallait avouer qu'il était ravi que eux ne fassent pas tout brûler aussi pour une raison plus superficielle : la teinture. Quand il gagnait assez d'argent, puisqu'il n'avait que ça à en faire, il s'achetait de la teinture semi-permanente et refaisait ses mèches. Une couleur à la fois. Il était un arc-en-ciel, tout le monde ne pouvait pas en dire autant. Tout le monde ne pouvait pas autant que lui marquer les rétines.

Mais dans une pareille pénombre, c'était inutile. La nuit, tous les chats sont gris. Quelques nuages masquaient le croissant de la lune, et par ici, il n'y avait pas exactement de lampadaires. Toute une flamboyance réduite à néant simplement par un tombé de rideau. Il se sentait floué, comment se faisait-il qu'il puisse être masqué comme ça, fusse-ce même par la nuit ? Avec superbe, ou du moins ce qui lui semblait en être puisqu'il ne se voyait plus aussi bien qu'en plein jour. Il aurait pu faire de la lumière. Il lui aurait suffit d'attraper un morceau de bois. Ou du papier, quelque chose imbibé d'huile. Mais c'était dangereux. C'était dangereux au delà des choses dangereuses qu'aimait faire Harlequin. C'était un paradoxe curieux, pour une torche humaine, que de craindre la force du feu avec autant d'acuité.


Ah !
Là-bas. Harle aurait juré avoir vu une silhouette. Une silhouette familière. une personne avec laquelle il avait déjà discuté. Il s'approcha doucement. Il ne connaissait pas cette personne mais ils avaient déjà parlé, c'était de plus en plus certain.

Oh...
Il était assez proche, maintenant, et oui, ils avaient parlé un peu déjà. C'était le petit vendeur de journaux. Celui qui avait de fabuleux cheveux bleus. Impossible de les voir, dans la pénombre. Tout était au même niveau.

▬ Hey, lança-t-il avec un sourire invisible.

Il ne connaissait pas son nom. Mais ce garçon là, il l'adorait. Une autre personne sans importance et capitale à la fois. Un autre anonyme unique et spécial. Le petit vendeur de journaux. Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Ah... Harlequin s'en moquait.

▬ Que fais-tu ici ?


Alone Caesus
Alone Caesus


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Sam 9 Aoû - 23:31

La nuit tombai sur Venise, l'enveloppant dans un voile noir. Quelques lueurs tentaient pourtant de survivre dans cette pénombre. Les étoiles étaient faibles, la lune en croissant cachée derrière quelques nuages. L'eau était devenue sombre en l'absence de la lumière lunaire.

Et pourtant dehors en ces conditions les moins rassurantes un jeune homme se baladait, vagabondait dans les rues sombres. Les gondoles amarrées, il se déplaçait à pied d'un pas incertain. Il ne savait pas trop où allait, ni pourquoi mais il continuait. Il se sentait bien dans cette pénombre, en solitaire. Il se sentait normal, ses cheveux bleus dissimulés dans le noir de la nuit. Il était un homme normal, sans distinction physique, sans journaux à distribuer et sans clients à informer. Il appréciait plus que tout ces rares moments de tranquillité.

Et sans trop savoir comment il en était arrivé là, il se retrouva à l'arsenal de Venise. Complètement vide. Dépouillée par la nuit de ses ouvriers. Cet endroit animé durant la journée, s'avérait désert en réalité. Désert, solitude, c'est ce que recherchait Alone, l'endroit parfait pour se poser et réfléchir au calme. Sans rien pour venir le déranger. Tout du moins c'est ce qu'il croyait.

Il entendait des pas, espérant qu'ils ne viennent pas vers lui, espérant que la personne ne le voit pas, et espérant qu'il puisse rester là, seul à contempler les eaux calmes de Venise. Il ne disait rien, retenait sa respiration priant, priant, priant même si il ne croyait pas en ce Dieu si cruel. Il attendait, dans le silence le plus total. Et il entendit cette voix qu'il connaissait mais qu'il aurait aimé oublié. Mais sa mémoire était trop bonne pour se permettre d'oublier, et il était trop sincère pour oublier de lui-même.

Son visage se tourna vers cette dite voix, sans répondre à ce Hey lancé dans le vent. Il restait muet en voyant cette silhouette s'avancer vers lui. Il ne reconnut pas tout de suite la personne en face de lui.

▬ Que fais-tu ici ?

— Je te retourne la question, que fais-tu toi ici?, son regard plus que glacial posé sur la personne, sa voix plus grave qu'il ne le pouvait il ne me semble pas qu'ici soit ton quartier. Harlequin.

Il laissa passer un instant de silence, soufflant intérieurement. Allait-il faire un effort aujourd'hui pour ce cher Harlequin? Il n'en avait pas l'intention. Les saltimbanques du cirque était étrange et celui ne faisait pas exception. Peut-être même plus étranges que ces compares. Toujours la peau bandée, protégée par de la soie comme si il refusait tout contact avec les autres, avec l'extérieur. Il ne se sentait pas à l'aide en sa présence, lui si méfiant.
Il reprit, sur un ton un peu plus doux mais pas moins froid.

— Une balade de nuit, pour mieux réfléchir. Mieux penser.

Venise n'est plus la même durant la nuit, le sais-tu Harlequin?

Harlequin
Harlequin


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Dim 10 Aoû - 13:14





Du
gris dans
le noir






Il connaissait son nom. Harle avait oublié le sien, pourtant. Il ne restait plus de lui qu'une vague impression agréable. S'il fallait retenir le nom de tous ceux sur qui il jetait son dévolu, la ville entière serait tatouée sous sa peau. C'était bien triste, mais il n'avait pas assez de temps pour ce soucier de chacun. Et beaucoup d'entre eux devaient rester une vague impression, un possible sentiment de déjà-vu, ou même à peine un semblant de réminiscence.

Mais lui, il connaissait son nom. Ça voulait dire que s'il n'avait pas marqué Harle, Harle l'avait marqué. Ce petit vendeur de journaux timide. Ah ! Bien sûr qu'il l'avait marqué. Il était le cracheur de feu du cirque de Venise, le coloré Harlequin ! Lui qui ne retenait presque personne, il était inoubliable. Et le petit vendeur de journaux ne l'avait pas oublié, oh non. Alors pour le récompenser, Harle lui sourit de plus belle. Dommage pour lui, il n'y voyait probablement rien dans la pénombre. Le clown s'approcha de quelques pas pour mieux distinguer son expression, à lui, et tandis qu'il se penchait, de longues mèches coulèrent de ses épaules et tombèrent en cascades devant lui. Elles suivaient tous ses mouvements, colorées et grises à la fois. C'était la triste rançon de la nuit.

Avec son visage claire et juvénile, le petit vendeur de journaux prenait une expression des plus amusantes, entre la froideur et la colère, ou peut-être le mépris. Harle frotta ses doigts sur son pouce, pour vérifier qu'il portait bien son gant, et comme c'était le cas, tendit la main et la posa presque sur sa joue. Il l'effleura. Ça lui revenait, maintenant. Le petit vendeur de journaux tellement agréable à fréquenter. C'était pour ça. Les doigts du cracheurs de feu glissèrent le long de la joue, puis du cou de celui qu'il croyait être son cadet.

Il était bien plus petit que lui, il fallait le dire.

▬ Je te retourne la question, que fais-tu toi ici ? Il ne me semble pas qu'ici soit ton quartier. Harlequin.

Il avait ce ton amère avec cette voix sucrée vraiment divertissant.

▬ Je t'aime bien, déclara Harlequin sans tenir compte des paroles du vendeur de journaux.

Après tout, il n'était pas venu à lui pour l'écouter parler. Enfin... S'il trouvait de jolis mots à faire sortir de sa bouche, pourquoi pas. Mais ça ne semblait pas être à l'ordre du jour. Harlequin s'écarta de lui, reculant souplement de quelques pas. D'un mouvement évident, il écarta les bras et déclara d'une voix un peu plus forte, baignée dans son sourire :

▬ Je suis chez moi partout ! La ville entière est mon quartier.

Là ou ses gants s'arrêtaient, un bandage commençait pour se finir un peu après que ses manches ne prennent le relais. Il en allait de même pour ses chevilles et son cou. Quoique, il était assez difficile de cacher la moindre parcelle de gorge, alors il y avait ça et là un carré de peau visible à la base de sa nuque et aux clavicules. C'était plutôt discret, les gens ne remarquaient souvent pas grand chose d'autre une fois qu'ils avaient aperçu ses cheveux sortis du rêve d'un arc-en-ciel.

Se balader la nuit, à Venise ? Pour mieux penser ? Oh, petit vendeur... Harle n'était pas né de la dernière pluie. Personne ne voulait se balader la nuit dans cette ville. Il le savait bien, mieux que quiconque, lui. Il y avait vécu longtemps, dans cette nuit. Elle était sale et cruelle. Personne ne voulait s'y balader. Il s'approcha de nouveau, très près pour ce dont il avait l'habitude, assez pour être entendu en chuchotant d'un ton rieur :

▬ Et à quoi penses-tu ?.


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