Histoire:

On ne décide pas de naître dans une riche famille connue pour on ne sait trop quoi, ou de vivre dans une famille un peu plus pauvre mais pour qui l’amour prime avant tout. On ne décide pas non plus d’être fille unique ou d’être six enfants et de vivre au crochet de nos parents. Et on ne décide pas non plus je pense de notre destin, car ce dernier est déjà tracé depuis bien longtemps, depuis des millénaires, ce n’est donc pas de votre ressort de changer quoi que ce soit. Ce serai du temps de gaspiller, et Dieu c’est que le temps c’est de l’argent.

▬ Miss Leto, votre mère requiert votre présence dès que possible.

La jeune demoiselle alors âgée de dix-huit ans se rendit immédiatement au pied du lit de la Matriarche de la famille, personne n’avait le droit de refuser un ordre, ou bien même de la faire attendre. Il ne valait mieux pas essayer de la faire patienter, ou une furie complètement dingue vous aurez fait vivre un enfer. Autant vous dire qu’Alcyone ne fais jamais, ô, grand jamais attendre sa mère. Il faut dire aussi que la seule fois où Alcyone a osé le faire, elle n’était âgée que de six ans et elle a été battue par l’un des nombreux chiens qu’elle possède, d’où une longue cicatrice qui part du haut de son cou pour venir se terminer vers son bassin. Elle montre rarement son depuis ce jour, cependant lorsqu’on a l’occasion de le voir c’est car sa mère a ordonné de mettre telle ou telle robe. Rien de plus. Ni de moins.

▬ Maman, je suis là. Il faut que je fasse vite, Ezio n’en fait encore qu’à sa tête en bas.
▬ Sht. Je t’ai demandé de venir, pas de parler Alcyone. Elle reprit sa respiration et tapota lentement un bout de la couverture pour la faire venir. Assied toi, et écoute pour une fois sans m’interrompre je te prie.

Alcyone baissa la tête comme une enfant qui déçoit une fois de plus la personne pour qui on a envie de donner le meilleur de soi-même, et ou une seule réflexion désobligeante peut vous faire flancher en moins de deux. Demoiselle Leto s’avança donc aux côtés de sa mère, cette dernière faisant signe à ses nombreux gardes du corps de quitter la pièce, laissant alors les deux femmes en tête à tête. Moment rare entre la mère et la fille.

▬ Je me souviens de ce moment il y a quelques années. Ta grand-mère m’a fait monter dans sa chambre alors qu’elle était mourante, son cœur aurait pu lâcher d’une seconde à l’autre. Mais elle s’en contreficha littéralement et me fit un discourt de cent ans, interminable. Je ne veux pas perdre mon temps à parler pendant des heures alors que je pourrais raccourcir le tout. Cela fait des siècles que notre famille lutte pour des valeurs qui sont, je pense juste, et je te demanderai aujourd’hui de faire continuer cette voie à notre famille. Ton père est beaucoup idiot pour que je ne puisse compter sur lui.

Alcyone écouta attentivement mot pour mot pour ce qui pouvait alors sortir de la bouche de sa maternel, buvant chaque parole qu’elle pouvait prononcer, comme si chaque syllabes était une nouvelle bouffée d’air dont elle ne pouvait se passer. Elle était désormais héritière tout comme l’avait été sa mère d’un secret qu’elle devra bien garder sous silence. Se battre pour des valeurs que lui a enseigné sa mère depuis qu’elle est en âge de comprendre, se battre pour des idéologies qu’elle devra sauvegarder. Ce jour-là, Alcyone ne fut jamais aussi proche de sa mère, la laissant mourir lentement en souriant collée à sa poitrine, caressant avec toute la douceur du monde son visage blanchâtre.

▬ C’est promis, maman.

Et depuis ce jour-là, Alcyone se bat aux côtés de Vincent et de la troupe en son nom. En effet depuis la venue de Vincent, Alcyone ne le lâche plus. Ayant laissée le reste de sa famille avec le paternel aussi bête que ces pieds, la demoiselle Leto ne vit plus que pour le cirque et les derniers mots de sa mère résonant comme un hymne en boucle dans sa tête.